Patrizia a un avis sur tout

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Mon ventre, mon choix. Point. #Avortement 10 février 2014


Donc, les Suisses auront eu la présence d’esprit de voter non à la trompeuse initiative « Financer l’avortement est une affaire privée ». Ouf! Pourtant, peut-on lire sur le site de la RTS, Valérie Kasteler-Budde, coprésidente du comité d’initiative et coprésidente du Parti évangélique genevois (tiens donc? quelle surprise! la religion n’avait soi-disant rien à voir la-dedans et il n’était pas question de supprimer le droit à l’avortement…), la question a été mal comprise.

« Les gens ont pensé qu’on s’attaquait aux femmes, or l’idée était plutôt de responsabiliser le couple et de redonner la parole aux hommes », a-t-elle déclaré sur le plateau de la TV RTS.

Mais non, on se serait trompé?! On aurait cru – à tort – qu’il ne s’agissait pas de légiférer sur le ventre des femmes, mais sur le fonctionnement du couple?! Ha, ben, ça alors…

Arrêtons-nous deux secondes sur ces « arguments »:

  1. responsabiliser le couple: voilà, voilà. Elle vit où, la dame? Sur mars? Parce que dans la grande – très grande! – majorité des cas où on choisit d’avorter, le concepteur à l’origine du début d’embryon (PAS un être humain, donc: rien, des cellules, c’est tout) est absent, pas concerné, pas intéressé par une éventuelle parentalité et si ça se trouve (en plus), très (vraiment très) content qu’on avorte. Les cas où c’est au couple, installé, à décider doivent se compter sur les doigts d’une main. Et puis, l’avortement, même remboursé, il est mis au crédit de quelle caisse maladie? Du monsieur ou de la dame? Ce ne sont pas les femmes, par hasard, qu’on accuse de coûter cher, à cause de la maternité? Pourtant, là, souvent, y a couple, non? C’est qui qui paie la quote-part de ces frais? Le monsieur ou la dame? Dans les faits, hein, c’est qui?!
  2. redonner la parole aux hommes: (avant de répondre, je prends le temps de m’esclaffer – jaune – et de ricaner sévère car c’est vrai que les hommes manquent de parole, que l’espace public n’est PAS pratiquement occupé que par des hommes et qu’ils n’ont dès lors pas tout le loisir de s’exprimer sur des choix qui ne les concernent pas. En fait). Sur les réseaux sociaux, les masculinistes (vous savez, ces pauvres hères qui prétendent être opprimés par les femmes devenues toutes puissantes) disent que la décision doit aussi revenir au concepteur du bébé. Admettons qu’on leur demande leur avis, ça me paraît normal (je pense d’ailleurs, à contrario, que faire un enfant sans le consentement du père, c’est de l’abus et que c’est grave), mais de là à porter un enfant (dans SON ventre et SA chair) pendant 9 mois parce que le « papa » veut le devenir… Pour après, sans doute, s’en occuper plus que lui et tout assumer, ils sont complètement éclairés à tous les étages ceux qui osent faire ce genre de « propositions »?

C’est MON ventre, MON choix. Point. Pas d’autre alternative. Quand les hommes porteront eux aussi les bébés, on en recause. Pour l’heure, il s’agit de MON ventre, MA décision. Y a même pas à discuter sur le bien-être ou pas de ces bébés non voulus. C’est à moi de décider si j’enfante. Ou pas.

Quant à la gentille Valérie Kasteler-Budde, rassurez-vous, elle prédit que cette thématique reviendra sur le devant de la scène (ce qui veut dire qu’ils ont prévu de remettre ça). Elle ne lâche donc pas le morceau, mais pas parce qu’elle est contre l’avortement, non, non, parce que… elle est évangéliste? Ha ben, oui. Super.
Et hypocrite aussi. Un peu. Aussi.

 

Agnostique et pis, c’est tout! 30 novembre 2010


Je ne sais pas vous, mais moi, je suis lasse des prédicateurs nombreux, variés et zélés!  qui nous prônent à journée faite la tolérance de façon intolérante, nous assomment de prédications funestes, investissent tous les espaces de leurs imprécations et de leurs croyances, nous conjurent de nous repentir, nous rappellent à l’ordre moral et divin d’un dieu que…

Oserais-je le dire?  Allez, j’ose: moi, je ne crois pas en Dieu. En n’importe quel dieu, d’ailleurs, qu’il soit celui des chrétiens, des pentecôtistes, des évangélistes, des juifs, des musulmans, extrémistes ou non. Je suis athée. Ou plus exactement antireligieuse. Ou peut-être en vérité, suis-je agnostique? Parce qu’en fait, de preuve qu’il n’existe pas, je n’en ai pas plus que ceux qui affirment qu’il existe.

Alors, il faut me comprendre. Les citations bibliques à tout propos sorties de leur contexte ont le don de m’ulcérer. Les sentencieuses vérités non vérifiées et moralistes me fatiguent. De même, la bêtise des malheureusement récurent propos d’une certaine communauté sur la «véracité non vérifiée» de l’évolution des espèces selon Darwin me consterne. Mais dans quel siècle vivons-nous? Tout ces discours sur ce que devrait être ou pas – au regard de Dieu, mais lequel? – la sexualité (la non-sexualité, devrais-je dire plutôt) me navrent. Qu’a donc fait cette pauvre sexualité pour se mettre à dos de pareille façon quasiment tous les religieux de quelque religion qu’ils soient? Quant à l’égalité des sexes et des âmes (fussent-elles asexuées, bi ou homosexuelles) … sans commentaire. Nous espérons une éclaircie dans l’obscurantisme ambiant d’ici deux mille ans. Au mieux.

Les athées sont muets, m’apprenait un article en 2005 paru dans l’Hebdo. En effet, on nous entend peu. Du coup, en lisant mon confrère, je me suis sentie – enfin! – moins seule. Car, non, n’en déplaise à ceux qui pensent que la religion est tout, je ne regarde pas le monde à travers la lorgnette d’un livre, fut-il sacré. Avant de faire quelque chose, je ne me pose pas mille fois la question de savoir ce qu’en pense «mon» église. Ma foi, je l’avoue, aucune religion, ni ne m’attire, ni ne m’intéresse. Je n’y trouve souvent que rétrogression et surtout! manque désolant de rigueur scientifique.

Ce qui ne m’empêche nullement de croire en un monde meilleur et de faire mon possible pour voir arriver son avènement. A tout petits pas, avec de petits moyens, les miens, je m’applique à être plus humaniste et écolo que ma condition humaine ne me pousse à l’être.

La conscience qui me sert de religion me taraude souvent avec cette question: si Dieu n’existe pas, à quoi sert tout ça? Et bien, vraiment, je ne sais pas. Cela m’empêche-t-il de vivre? Non, assurément pas. Est-ce que j’ai d’ailleurs le choix? Non. Mais celui de vivre éveillée, oui.

J’ai choisi.

Et puis, si, même au pays de l’Oncle Sam, on se met à douter de l’existence de Dieu, on se dit que tout n’est pas perdu: athees-et-fiers-de-l-etre