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Nouveau, plus cher… mais inutile: la #pharma n’aime pas la lumière 29 novembre 2013


J’ai lu récemment que les multinationales n’aimaient pas la lumière. Leurs pratiques – douteuses, mais fort rentables – se font dans l’ombre. Le devoir d’information est d’autant plus important du coup.

Côté santé, les pharmas dictent les calendriers sanitaires des gouvernements et c’est loin – très loin! – d’être dans notre intérêt.

  • Après la Déclaration de Berne qui a récemment déposé sur le bureau d’Alain Berset (ministre de la santé suisse présent sur Twitter: @alain_berset) un dossier complet et édifiant sur le manque d’éthique (et c’est le moins qu’on puisse dire) des compagnies pharmaceutiques qui pratiquent des « essais cliniques » à l’étranger souvent à l’insu même des premiers concernés, les malades;
  • après un TempsPrésent (diffusé hier soir) consternant sur le même sujet qui montre bien qu’il n’y a ni consentement éclairé, ni même suivi réel de ces soi-disant essais cliniques;
  • après un article de Nexus, publié ici:4èmeCauseDeMortalité il y a peu, qui démontre que les médicaments mis sur le marché depuis une quarantaine d’années sont … plus dangereux qu’autre chose;
  • c’est au tour de Moneta, Le journal pour un usage différent de l’argent édité par la Banque alternative suisse de s’attaquer au mythe de l’innovation dans les compagnies pharmaceutiques qui n’y consacrent, en réalité, que peanuts. Extraits choisis:

Une autre condition importante pour développer de nouveaux médicaments est régulièrement bafouée: les essais cliniques comparent une substance avec un placebo, c’est-à-dire un médicament ne contenant aucun principe actif, plutôt qu’avec une formule déjà utilisée et dont l’efficacité a été éprouvée. La question devrait être: « La nouvelle substance active ou la nouvelle thérapie apporte-t-elle une valeur ajoutée par rapport à la meilleure solution existante? »  Au lieu de quoi, l’on se demande souvent: « La nouveauté vaut-elle mieux que rien? » Une procédure d’expérimentation éthiquement très discutable, surtout quand on quand on fait tester un nouveau remède par des personnes malades. La moitié des participant(e)s à l’essai recevront un placebo, alors qu’il existe une thérapie efficace pour leur pathologie. Seul un sur deux des médicaments agréés par l’Union européenne en 1999 et 2005 a pu faire valoir des études comparatives avec d’autres formules déjà sur le marché.

On ne cesse d’homologuer et de mettre sur le marché de nouveaux médicaments qui n’offrent aucun bénéfice thérapeutique par rapport aux alternatives, tout simplement parce qu’ils sont mieux que rien. Hormis à l’industrie pharmaceutique, cela ne profite à personne et coûte beaucoup d’argent aux systèmes de santé ainsi qu’aux assurances maladie, car les nouveaux médicaments sont généralement plus chers que ceux qui ont fait leurs preuves. (…) On sait aussi que les bons vieux diurétiques, un groupe de médicaments datant de plus de cinquante ans, restent plus efficaces pour traiter l’hypertension artérielle, que les nouveaux anti-hypertenseurs dont le prix leur est plusieurs fois supérieur.

La distinction entre l’effet et les avantages constitue un aspect rarement pris en considération avec les nouveaux médicaments. En mettant sur le marché de nouveaux remèdes et de nouvelles thérapies, fabricants et autorités de régulation oublient ce qui compte vraiment pour les patient(e)s: quels sont les avantages de la nouveauté? Améliore-t-elle le bien-être et la qualité de vie? Diminue-t-elle le risque de maladie ou de décès? Si le fabricant peut démontrer que le médicament agit comme prévu et sans effets secondaires dangereux, il reçoit en général l’homologation. Il suffit qu’un médicament anti-cholestérol réduise le taux de cholestérol. Ce qui semble logique à première vue, mais ne signifie en rien que le/la patient(e) ira mieux et ne subira pas de crise cardiaque. Des études récentes montrent qu’un taux de cholestérol élevé ne représente aucun risque pour les personnes en bonne santé, alors que les effets secondaires des médicaments anti-cholestérol sont considérables (…).

(…) Rappelons que manger une pomme par jour peut s’avérer aussi efficace que la plupart des médicaments réducteurs de cholestérol, sans qu’on ait constaté d’effets secondaires à ce jour.

(…) En règle générale, le nouveau médicament a un prix supérieur au précédent, même quand celui-ci a fait ses preuves et se montre au moins aussi bon. Celles et ceux qui paient les primes en sont pour leurs frais.

Extraits d’un article d’Anna Sax, paru dans le Moneta n°4 du 20 novembre 2013